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Page:Raban - Justine, ou Les malheurs de la vertu, 1836.djvu/581

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JUSTINE.

jeune homme fut mis au lit ; le galérien s’établit à son chevet, déclarant qu’il ne le quitterait qu’après guérison complète, attendu qu’il avait eu plusieurs fois l’occasion de lutter contre cette maladie, dont il connaissait toutes les phases et tous les remèdes mieux que le plus savant docteur.

— En vérité, brave Guibard, dit Georges, vous êtes un homme singulier ; tout se retrouve en vous ; les extrêmes se touchent dans votre âme : le mal et le bien se heurtent à chacune de vos actions ; vous êtes indéfinissable, un assemblage de tous les contrastes.

— En vrai français, mon garçon, cela veut dire que je suis un homme… Mon Dieu je ne m’en défends pas, quoique pourtant il n’y ait pas de quoi.

— Votre vie doit être quelque chose de bien extraordinaire.