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Page:Raban - Justine, ou Les malheurs de la vertu, 1836.djvu/60

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JUSTINE.

donner un morceau de pain et l’hospitalité pour cette nuit.

— Laissez donc tranquille, ma chère ! est-ce qu’on apprend aux vieux singes à faire des grimaces ?… Dieu merci, y a longtemps que l’père Thibault ne donne plus là-dedans… Eh ! jour de Dieu ! ma reine, vendez tant seulement la moitié de ces beaux afutiaux qui vous garnissent depuis l’épaule jusqu’au talon, et vous en aurez assez pour vous faire donner un lit à l’Écu de France, sans chercher à rogner la portion des malheureux.

— Au nom de Dieu, monsieur, ne rejetez pas ma prière ! je ne suis pas ce que vous imaginez… Vous ne savez pas…

— Vraiment non, et je n’ai pas besoin de l’savoir ; c’est l’affaire de M. l’maire : mais j’vous préviens que c’est un malin. Contez-lui votre chapelet, montrez-lui votre passe-