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Page:Raban - Justine, ou Les malheurs de la vertu, 1836.djvu/61

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LE MAIRE ET LE CURÉ.

port, et y verra tout d’suite d’quoi y r’tourne… Assez causé ; M. l’maire demeure à la troisième grand’porte en amont.

Justine était anéantie ; elle sortit de la ferme sans savoir ce qu’elle faisait ; mais, le grand air lui ayant un peu rafraîchi le sang, elle se rappela ces paroles du fermier : « Ça regarde M. le maire. »

— En effet, se dit-elle, qui me protégera si ce n’est l’autorité ; instituée pour cela ? Après tout, il est impossible que, dans un pays civilisé, on laisse une jeune fille mourir de fatigue et de faim sur la voie publique.

Ces réflexions l’encouragèrent un peu, et elle se présenta chez le maire avec assez de résolution. M. le maire était un gros bon homme en sabots et en bonnet de laine, qui, en ce moment, achevait une partie de