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Page:Raban - Justine, ou Les malheurs de la vertu, 1836.djvu/63

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LE MAIRE ET LE CURÉ.

— Eh ! comment en aurais-je, monsieur, puisque, pour sauver mon honneur, il m’a fallu fuir la nuit du château où j’avais été recueillie ?…

— Comment ! vous n’avez pas de papiers, et vous vous permettez de voyager, circuler librement… Eh ben ! elle a du front, la jeunesse !… Dis donc, Durant, comment la trouves-tu, avec son p’tit air d’vouloir subtiliser les autorités ?…

— Ma foi ! père Jérôme, s’il faut vous dire la chose, j’la trouve gentille à croquer…

— C’est ça, va t’y faire mordre ! comme si tu savais de quoi y r’tourne…

— Monsieur le maire ! s’écria Justine à laquelle sa dignité blessée donnait de l’énergie, souffrirez-vous qu’une infortunée meure de faim dans votre commune ?