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Page:Raban - Justine, ou Les malheurs de la vertu, 1836.djvu/64

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JUSTINE.

— Soyez tranquille, on connaît son affaire ; d’abord j’peux rien sans l’conseil micipal, c’est clair. Pour lors les micipaux ont ben d’autres chiens à peigner pour l’quart d’heure, avec ça que c’est l’temps des semailles…

— Ainsi vous croyez faire votre devoir en réduisant au désespoir les malheureux qui s’adressent à vous ?

— Dieu m’pardonne ! ça parle comme un livre… C’est dommage, mais la loi y est : trois sous par lieue, si vous avez un passeport, mais, comme la loi n’défend pas d’donner un conseil aux gens qui n’ont pas d’papiers, j’vous engage, en ami, à aller voir monsieur l’curé, c’est un brave homme qu’a la parole en main sous l’rapport des consolations.

L’indignation de Justine allait croissant ; cependant elle ne dédaigna pas le conseil