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Page:Raban - Justine, ou Les malheurs de la vertu, 1836.djvu/65

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LE MAIRE ET LE CURÉ.

du maire : elle se repentit même de ne pas avoir eu recours tout d’abord aux ministres du Seigneur, dont le premier devoir est de secourir les malheureux et de consoler les affligés. Cette fois, elle n’eut pas besoin qu’on lui enseignât son chemin ; le clocher du village lui servit de guide.

Il était presque nuit lorsqu’elle frappa à la porte du presbytère ; une vieille femme au front ridé, à l’air revêche, vint ouvrir.

— Que demandez-vous ?

— Je voudrais parler à monsieur le curé.

— Vous prenez joliment votre temps ! ça presse donc bien ?

— Hélas ! madame, c’est une question de vie ou de mort !

— Je l’aurais parié ! ils n’en font jamais