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Page:Raban - Justine, ou Les malheurs de la vertu, 1836.djvu/721

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JUSTINE.

chose que d’avoir retrouvé une maîtresse riche, puissante et encore très-belle ; mais la fortune semblait ne pas vouloir s’en tenir là, et, la marquise aidant, je fus nommé évêque ; la bulle me fut expédiée : je n’en pouvais croire mes yeux !

J’avais, depuis quelque temps, repris le costume ecclésiastique, et fait la connaissance de quelques nouveaux prélats, parmi lesquels j’avais retrouvé d’anciens compagnons d’études. Peu à peu je m’accoutumai à ma nouvelle position ; je me disais qu’il n’était pas extraordinaire que je fusse devenu évêque dans un temps où tant de soldats devenaient généraux, et je finis presque par me persuader qu’on avait fait un assez bon choix en cédant aux sollicitations de la marquise.

Je devais être sacré dans l’église Saint-Sulpice : le jour de la cérémonie arriva ; il y