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Page:Raban - Justine, ou Les malheurs de la vertu, 1836.djvu/722

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UN ÉVÊQUE.

avait foule dans le temple du Seigneur ; tout ce que possédait d’élégant la nouvelle cour semblait s’être donné rendez-vous là ; on crut même un instant que le premier consul y viendrait, et la police était faite en conséquence ; c’est-à-dire que des myriades de mouchards circulaient en tous sens dans la maison de Dieu. Accompagné d’un nombreux cortége de prêtres, de jeunes lévites, je me rendais au chœur, lorsque tout-à-coup deux hommes pénètrent dans les rangs de mon escorte ; l’un d’eux me saisit par le bras en s’écriant : Je suis convaincu que c’est Guibard, le forçat, no 115 !

Aussitôt ce fut un bruit, une rumeur épouvantable ; je faillis perdre connaissance ; mais, sentant bien vite l’imminence du danger, je tentai de faire tête à l’orage.

— Que me veulent ces furieux ? dis-je en regardant autour de moi.