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Page:Raban - Justine, ou Les malheurs de la vertu, 1836.djvu/723

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JUSTINE.

— C’est très-vrai, dit l’homme qui n’avait pas parlé ; je le reconnais bien maintenant à sa voix.

— Serais-je victime de quelque horrible machination ?… Faites arrêter ces misérables, ordonnai-je aux suisses.

— Ne vous faites donc pas de mal, me dit celui qui me tenait par le bras, c’est nous qui arrêtons les autres.

Il tira de sa poche une carte d’agent de police, et, tandis que tout ce qui m’entourait restait muet et immobile de stupéfaction, les deux espions m’entraînèrent dans la sacristie, où je trouvai un forçat nouvellement libéré, qui déclara me remettre facilement ; puis vint un autre espion, qui conduisait cinq ou six de mes anciens créanciers, sur la plainte desquels j’avais été condamné. Tous me reconnurent pour être Louis Guibard. J’eus beau nier,