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Page:Raban - Justine, ou Les malheurs de la vertu, 1836.djvu/759

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JUSTINE.

Cependant Jean Bidoux, d’après les ordres de M. le maire, avait convoqué le conseil municipal, lequel conseil, s’imaginant qu’il s’agissait d’ordonner une battue aux loups, ou quelque autre chose semblable, se trouva au grand complet, dès le matin, dans la grande salle de M. le maire. Alors l’estimable magistrat ouvrit la séance, et s’exprima si clairement que personne n’y comprit rien ; ce qui était fort heureux pour Guibard, qui arriva au moment où une discussion orageuse venait de s’élever à l’occasion de certains mots prononcés par le maire, et que personne ne comprenait plus que lui.

— Messieurs, s’écria-t-il en entrant dans la salle des séances, ce n’est pas quand la patrie est en danger qu’il convient de discuter sur les mots. D’ailleurs je dois vous prévenir que toute délibération serait regardée comme acte séditieux. Dans les circonstances graves où nous nous trouvons, le plus pressé est