Aller au contenu

Page:Raban - Justine, ou Les malheurs de la vertu, 1836.djvu/761

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
320
JUSTINE.

— C’est, ma foi, vrai, dit l’adjoint ; je n’y avais pas songé.

— Quoi ! s’écria Guibard, n’avez-vous pas une garde nationale ?

— Certainement, que nous en avons une… et une fameuse… sur le papier… Mais, quant aux hommes, c’est autre chose ; ils prétendent que, pour être soldats vingt-quatre heures, il leur faut des fusils toute l’année : or nous n’avons que six fusils pour deux cents hommes.

— Qu’importe ? dit Guibard ; dans les grandes occasions, il ne faut prendre conseil que de son courage, et c’est ce que je fais en ce moment. Armez votre monde de faux, de fourches et de fléaux ; surtout faites-leur comprendre que le gouvernement est pour eux, et qu’ils ne courent pas le moindre danger.

— Messieurs, s’écria l’adjoint, la patrie