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Page:Raban - Justine, ou Les malheurs de la vertu, 1836.djvu/765

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JUSTINE.

s’embarque sans biscuit, et, quoique je n’aie pas l’intention de vous mener bien loin, on peut avoir besoin de se rafraîchir ; voici pour les rafraîchissemens.

Alors ce ne fut plus de la joie, mais du délire. On trépignait ; les pièces furent empochées plus vivement encore que les verres n’avaient été vidés ; et Guibard, jugeant le moment favorable, donna le signal du départ.

La troupe, en tête de laquelle marchaient le vieux galérien et l’honnête adjoint, revêtu de l’écharpe qu’il avait empruntée au maire, arriva bientôt sur la grande route ; Guibard prit position dans un lieu convenable, et fit faire halte. Il n’était pas sans crainte sur le refroidissement possible de l’enthousiasme ; mais heureusement on n’attendit pas longtemps : au soleil, qui venait de se coucher, succédait le crépuscule, lorsque les yeux per-