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Page:Raban - Justine, ou Les malheurs de la vertu, 1836.djvu/776

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UNE CONNAISSANCE.

Enfin Guibard parut, mais il était seul, son visage était pâle ; ses yeux, si vifs, semblaient éteints ; il se soutenait avec peine.

— Mon enfant, dit-il d’une voix que la douleur altérait, il n’y a rien de nouveau ; je n’ai réussi qu’à me faire mettre une balle dans le ventre ; et ce n’est pas pour moi que j’en suis fâché, car ma carcasse est trop vieille pour que j’y tienne beaucoup ; mais c’est pour ce pauvre Georges, qui doit être arrivé maintenant, et auquel mes efforts pour le délivrer auront valu la double chaîne.

— Ô mon Dieu ! vous m’abandonnez donc !

— Ne parlez donc pas de ça ; les affaires de ce monde n’ont rien de commun avec celles de l’autre ; et d’ailleurs, parce qu’il ne me reste plus qu’à me faire enterrer, ce n’est pas une raison pour que Georges reste où il est… Ah ! si je n’avais pas cette chienne de