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Page:Raban - Justine, ou Les malheurs de la vertu, 1836.djvu/777

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JUSTINE.

balle, et que vous pussiez me prêter votre joli minois, seulement pour quinze jours… Mais à présent je ne puis plus vous donner que des conseils : n’oubliez donc pas, mon enfant, qu’une jolie femme est une puissance… une puissance capable de faire fléchir toutes les autres… Il est vrai que cela dépend de la manière de s’en servir…

— Au nom du ciel ! que faut-il faire ?

— Presque rien : il s’agirait seulement de bien vous persuader que vous êtes belle comme un ange, et que Georges souffre comme un damné.

— De grâce, mon cher Guibard, expliquez-vous !

— Ma foi, ça me paraît clair : il s’agit de vous persuader que vous pourrez tout ce que vous voudrez ; reste à savoir si vous voudrez tout ce que vous pouvez. Or, mon enfant, il y a une chose que les hommes en