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Page:Raban - Justine, ou Les malheurs de la vertu, 1836.djvu/793

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JUSTINE.

n’est-il accordé qu’aux créatures de quelques fonctionnaires. Ainsi, tu le vois, nous nous bercions d’espérances chimériques. Mais quand on souffre on a besoin de croire à un monde meilleur… Nous nous y réunirons, Justine ; c’est le seul espoir que je puisse conserver.

— Et moi je veux que tu espères autre chose, mon ami !… Je le veux ; je te le commande !… Ô toi, que j’aime plus que la vie, je t’en conjure, rappelle ton courage ; Dieu ne nous abandonnera pas.

À ces derniers mots, un sourire amer erra sur les lèvres du condamné. Il prit la main de Justine, la pressa tour à tour sur ses lèvres et sur son cœur, et répondit :

— Je vivrai, puisque telle est ta volonté et je souffrirai moins en pensant que j’obéis à tes ordres.