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Page:Raban - Justine, ou Les malheurs de la vertu, 1836.djvu/799

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JUSTINE.

agonie, des efforts impuissans pour se débarrasser des fers, dont on ne séparerait son cadavre que pour le jeter dans une fosse où se confondent les restes de plusieurs milliers de criminels.

— Pourtant je peux le sauver, reprenait-elle ; je puis le rendre à la vie et au monde… Mon Dieu ! mon Dieu ! pardonnez-moi !… Oh ! je mourrai bientôt, car je ne serai plus digne de lui ; mais il vivra ; je conserverai ma place dans son cœur, et il ne me maudira jamais !…

Elle était depuis long-temps dans cette situation d’esprit, et elle n’avait pu se résoudre encore à prendre une résolution, lorsqu’Albert revint.

— Eh bien ! enchanteresse, avez-vous prononcé sur mon sort ? Dois-je vous fuir à jamais et vous maudire, ou dois-je à genoux implorer que vous ne repoussiez point et