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Page:Raban - Justine, ou Les malheurs de la vertu, 1836.djvu/818

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L’HOSPICE.

mettre involontairement. Jette un regard de miséricorde sur la plus malheureuse de tes créatures, prends en pitié mes misères, mes douleurs et ma résignation ? Être tout-puissant, tu le sais, je meurs flétrie, avilie, pour avoir fait une œuvre méritoire à tes yeux : que ta sainte volonté s’accomplisse, ô mon divin Sauveur, je la respecte et cesse de me plaindre ; reprends mon âme, faite pour t’adorer au-delà de cette terre où ma vertu persécutée a été la proie de toutes les tortures ! Hélas ! mes tristes jours se sont écoulés dans les larmes… Mais ma voix s’éteint, je me sens défaillir… Je te bénis, ô mon Dieu ! toutes mes souffrances vont finir… Je vais mourir… Ah ! reçois mon âme en état de grâce !… J’ai tant subi de maux… Ici Justine se tut ; ses paroles se voilèrent, sa fin était proche ; en ce moment le prêtre arriva, il se pencha vers elle.

— N’est-il pas vrai, mon enfant, lui dit-il