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Page:Raban - Justine, ou Les malheurs de la vertu, 1836.djvu/824

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UNE GRÂCE.

Dame ! elle est où on est quand on a de ces maladies-là, et qu’on n’a plus de quoi payer son médecin et son propriétaire… à l’hospice du midi.

— Justine est à l’hôpital ! Quelle est sa maladie ?… Oh ! mon Dieu ! la tête me brûle ; je sens mon crâne qui se brise…

— Dès que je vous dis qu’elle est à l’hospice du Midi, autrement dit aux Capucins, vous devez bien comprendre que ce qu’elle a elle ne l’a pas attrapé en récitant son chapelet.

Georges se rappela alors ce qu’était cet hôpital et quelle espèce de malades on y traitait ; mais cela ne fit que bouleverser davantage son esprit ; Justine si vertueuse, si pure, dévorée par une maladie honteuse, gisant au milieu de ces hideuses créatures qui regardent cette infâme maison comme un pied-à-terre où elles sont habituées à passer quelques mois chaque année !