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Page:Raban - Justine, ou Les malheurs de la vertu, 1836.djvu/825

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JUSTINE.

— Mais c’est impossible s’écria-t-il ; les médecins sont des ignorans.

Il était déjà loin de la demeure où il avait cru retrouver l’orpheline lorsqu’il prononça ces dernières paroles ; il traversa Paris sans cesser de courir, et il arriva à la porte de l’hospice, haletant, couvert de sueur, et pouvant à peine parler. Il voulut entrer ; mais on lui fit observer qu’il n’était permis de voir les malades que deux fois par semaine, et qu’il ne pourrait entrer que le lendemain.

— Demain ! demain ! croyez-vous donc que je puisse vivre jusqu’à demain sans la voir ?… Demain ! mais, d’ici là, il y a l’éternité… Je veux la voir de suite, à l’instant même… Il n’y a pas de puissance humaine qui puisse m’empêcher…

À ces mots il s’élança dans la cour ; mais l’homme chargé de l’entrée comme de la