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Page:Raban - Justine, ou Les malheurs de la vertu, 1836.djvu/832

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UNE GRÂCE.

cité dont il était doué, il trouva aisément le fil des événemens, et s’expliqua tout-à-fait que le sacrifice qu’avait dû faire Justine pour briser les fers de Georges l’avait conduite au lieu où elle venait d’expirer. Il chercha à le faire comprendre au jeune homme, qui ne pouvait croire que sa bien-aimée fût morte victime d’une maladie honteuse.

— Assez, assez ! Guibard, s’écria-t-il ; je regrette déjà le bagne… Non, je ne puis être contraint à vivre parmi ces bêtes féroces que l’on appelle hommes ; je ne suis pas, je ne puis pas être de leur espèce…

— Allons donc, Georges ! Est-ce bien toi qui parles ainsi ?… Où est donc ce courage, cette force d’âme que je te connais ?

— Je n’en ai plus besoin… Ses maux sont finis, les miens finiront bientôt.