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Page:Rabaut - Le vieux Cévenol, 1886.djvu/25

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préface

hâter la promulgation d’un édit de tolérance qui assurerait l’état civil aux protestants du royaume. Des documents authentiques, en partie inédits, nous apprennent avec quelle habileté, quelle persistance et quelle ardeur passionnée il s’acquittait de cette sainte et difficile mission. Pour surmonter tous les obstacles et entraîner les hésitants, il demanda à la presse de venir en aide à la parole ; il voulut agir sur l’opinion publique, alors si puissante, et il remit au jour son Vieux Cévenol sous une forme définitive[1]. Nous avons lieu de penser que les

  1. Son intention perce à cet égard dans la courte et vive Préface qui ouvre le volume : « C’est ici, » dit-il, « la troisième édition du Vieux Cévenol. Les deux premières ont paru dans deux époques successives où le gouvernement semblait annoncer qu’il allait s’occuper du sort des protestants. Le public lut avec intérêt cette histoire, et les lois pénales contre les protestants ont été conservées.

    « Nous répétons cette édition dans un instant où l’attention publique, portée sur de grands objets, s’est tournée sur trois millions de citoyens, intéressants par leurs services et par leurs longues infortunes. S’il ne leur revient d’autre fruit de nos soins qu’une stérile compassion, si les lois pénales qui déshonorent notre patrie aux yeux de l’Europe et aux siens propres sont encore conservées, nous attendrons un autre moment, nous reviendrons à la charge, et nous ne cesserons de dire comme Caton : Je conclus à ce que Carthage soit détruite.

    « Ô Français ! Français, ne vous distinguerez-vous jamais