CHAPITRE III.
Ambroise avait déjà près de quinze ans, et il ne savait point de métier. Il lisait et écrivait très bien, grâces aux soins de sa mère et aux attentions de son oncle. On lui avait appris à craindre Dieu et à faire du bien aux hommes ; il était droit, franc, généreux ; sa physionomie prenait déjà un caractère intéressant, on y lisait la bonté de son cœur. Avec de telles mœurs et les talents qu’il annonçait, il n’y avait point d’état honnête qu’il ne pût embrasser. Il en était temps, et il y pensa lui-même. Mais il était embarrassé sur le choix. Cependant, comme son aïeul avait été un avocat très célèbre, et que cet état donne de la considération, surtout dans les petites villes, il se décida d’abord pour cette profession. Il alla donc trouver un praticien de sa connaissance pour lui faire part de sa résolution et le consulter ; il voulait l’engager à le prendre chez lui et à lui donner les premiers principes de son art. Le