nous punir de nos péchés et pour nous empêcher de nous livrer à l’orgueil qui marche à la suite de la victoire que Dieu trouve à propos de leur donner, et le Saint-Père nous dit que s’ils triomphent sur la terre nous triompherons dans le ciel. »
Ambroise, qui avait couru toute la journée, était extrêmement fatigué ; son esprit, rempli de toutes les difficultés qu’il avait rencontrées, était si préoccupé, qu’il n’écoutait plus ce qu’on lui disait. Il tira sa révérence de moins bonne grâce qu’il ne l’avait fait en entrant, et retourna chez lui très embarrassé du parti qu’il pourrait prendre. « Enfin, » disait-il, « il ne faut pas se décourager ; peut-être reste-t-il encore deux ou trois professions à exercer ; qui sait s’il n’y a pas quelque moyen de vivre dans le monde, sans être médecin, chirurgien, accoucheur, apothicaire, avocat, procureur, notaire, huissier, sergent, recors, fermier du roi, directeur, contrôleur, commis, garde, employé, fermier des gens d’église, féodiste, expert, etc., etc., etc.[1] ? »
- ↑ Pour admettre un protestant dans tous ces états, comme pour l’admettre au mariage, on se contente de quelque acte de catholicité, attesté par des témoins peu scrupuleux, et d’un certificat qu’il est aisé de se procurer à bon marché. Mais il en résulte cette triste conséquence, que les places, les honneurs, les droits de citoyen, tous les témoignages de la confiance publique, en un mot, sont pour les protestants qui ont trahi leur conscience, ou qui regardent tout acte de religion comme une vaine cérémonie ; tandis que l’on punit ceux qui ont une conscience timorée, ou une âme trop élevée pour consentir à l’ombre même d’un mensonge.