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Page:Rabaut - Le vieux Cévenol, 1886.djvu/88

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CHAPITRE IX.

ce que vit ambroise et ce qu’il entendit.

Ambroise s’en retournait chez lui, la tête baissée et les yeux fixés vers la terre ; il marchait dans l’attitude d’un homme qui médite profondément. Le bruit confus de la canaille ameutée, qui poussait des cris affreux, le fit sortir de sa rêverie ; il voulut s’approcher pour voir quelle était la cause de ce tumulte, et il vit pêle-mêle, dans la boue, des archers, des soldats, des prêtres, des magistrats, et, au milieu d’eux, le bourreau qui traînait sur la claie un cadavre nu, plein de fange et de meurtrissures. La tête du cadavre était entièrement défigurée par les coups de pierre et de bâtons qu’elle recevait à chaque instant[1]. Am-

  1. On a vu encore, de nos jours, ces spectacles exercés sur des cadavres. En avril 1749, Daniel-Étienne de la Montagne étant décédé à Catenet, en Provence, et ayant été inhumé à la campagne, Pascal Bérault, chirurgien, assisté d’autres, le déterrèrent, lui attachèrent une corde au cou et le traînèrent, au son du tambour et d’un flageolet, par tout le village, en proférant mille injures contre sa mémoire et accablant son