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CHAPITRE VII.

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guoit l’afne, difant. Et puis pauure baudet, & com- ment t’en va, que te femble de ce traitement ? En- cores n’y voulois tu pas venir. Qu’en dis tuî^ Par la figue, refpondit l’afne, laquelle vn de nos an- ceftres mangeant, mourut Philemon à force de rire, voicy bafme monfieur le roulîjn. Mais quoy ce n’eft que demie chère. Baudouynez vous rien céans vous autres meflîeurs les chenaux ? Quel baudouy- nage me dis-tu baudet, demandoit le cheual, tes maies auiures baudet, me prens-tu pour vn afne ? Ha ha, refpondit l’afne, ie fuis vn peu dur pour apprendre le langage courtifan des chenaux. le demande, roullinez vous point céans vous autres mclTieurs les rouflins } Parle bas baudet, dill : le cheual : car fi les garfons t’entendent, à grands coups de fourche, ils te pelauderont fi dru, qu’il ne te prendra volonté de baudouyner. Nous n’ofons céans feulement roidir le bout, voire fuft-ce pour vriner, de peur des coups : du refle aifes comme rois. Par l’aube du bas que ie porte, dift l’afne, ie te renonce, & dis fy de ta litière, fy de ton foin, & fy de ton auoine : viuent les chardons des champs puis qu’à plaifir on y roufîine, manger moins & toufiours rouiïiner fon coup, éfl : ma deuife, de ce nous autres faifons foin & pitance. O monfieur le roulTm mon amy, fi tu nous auois veu en foires, quand nous tenons noftre chapitre prouincial, comment nous baudouynons à guogo, pendant que nos mai- ftrefles vendent leurs oifons & pouflîns. Telle fut leur départie. l’ay dit.

A tant fe teut Panurge, & plus mot ne fonnoit. Pantagruel admonefloit conclure le propos. Mais Aeditue refpondit, à bon entendeur ne fault qu’vne parolle. l’entends trefbien ce que par cell apologue