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gargantua.

« Roches naturelles, mais légendaires, connues sous le nom de Chaire ou de Chaise de Gargantua, placées sur le penchant de la colline qui borde la Seine. Dans une charte du xiie siècle, ces pierres portent le nom de Curia gigantis. »

Tancarville, arrondissement du Havre :

« Rocher de Pierre gante, placé en face du château. Cette pierre naturelle, qui a la forme d’un grand parasol, passe pour avoir servi de siége à un géant qui lavait ses pieds dans la Seine. »

Varengeville-fur-Mer, arrondissement de Dieppe :

« Sur la falaise la plus avancée s’élève une énorme butte en terre, dont la forme un peu allongée ressemble assez à une fosse de nos cimetières ; le peuple qui symbolise tout, dit que c’est la « tombe du petit doigt de Gargantua. »

Veulettes, arrondissement d’Yvetot :

On y voit un retranchement ou catelier qui semble d’origine gauloise. « Ce catelier, que le peuple appelle aussi le Tombeau de Gargantua, est le reste d’une vaste enceinte, aujourd’hui tombée à la mer. »

Fresle, arrondissement de Neufchâtel :

« Monticule boisé qui porte le nom de Pas de Gargantua ou Pas du cheval de Gargantua. On dit que ce cheval faisait des pas de sept lieues. On pense que c’est le même endroit qui est appelé le mont Gargan dans un acte de 1337, conservé au Trésor des Chartes. »

Il y a en France deux autres localités qui portent le nom de Mont Gargan : la première est à quelque distance de Nantes[1] ; la seconde se trouve sur le territoire de Rouen. Ce dernier endroit est ainsi nommé par allusion au mont Gargano ou San-Angelo, dans le royaume de Naples. Le prieuré de Saint-Michel-du-Mont-Gargan, « élevé, dit l’abbé Cochet, en souvenir de l’apparition de l’archange saint Michel sur le mont

  1. Thomas de Saint-Mars. Mémoires de l’Académie celtique, t. V, p. 395.