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commentaire.

langue francoyse : « L’autheur prye les Lecteurs differer leur iugement iusques à la fin du Liure… » (Œuvres… t. I, p. 3, dans la Pléiade francoise.)

L. dernière : Auec priuilege du Roy. L’édition de 1546 porte en plus : pour dix ans. Pour le texte de ce premier privilège voyez tome iii, p. 387-389, et, pour la description des diverses éditions du Tiers livre, notre Bibliographie.

Page 2, l. 1 : François Rabelais à l’esprit de la royne de Nauarre. Ce dizain figure dans la première édition. Ménage en explique ainsi fort nettement l’intention : « Marguerite de Valois, Reine de Navarre, sœur de François Ier, aimoit, comme on fait, les beaux esprits de son tems, estimoit Marot, Rabelais, & composoit elle même en vers & en prose, témoin le volume que nous avons de ses poësies, & son Heptaméron. Les dernieres années de sa vie elle devint fort sérieuse, méditant beaucoup, & s’occupant des choses du Ciel. C’est ce qui donna lieu à Rabelais lors qu’en 1546, il fit pour la premiere fois imprimer in 16 à Paris son troisiéme livre, de mettre à la tête ce dizain adressé à l’esprit de cette Reine… Ces édits de l’esprit sur le corps, cette apathie, cette vie pérégrine, tout cela signifie poëtiquement que cette Princesse détachée entiérement de ses sens, avoit rendu son esprit maître de son corps, en sorte que tandis que celui-ci demeuroit sur terre, l’autre s’élevoit au Ciel. Cet esprit donc est ici invité à vouloir bien pendant quelques momens descendre de cette haute région pour voir en cette basse & terrestre la troisiéme partie d’un ouvrage dont il y avoit autrefois vu favorablement les deux premieres. » (Ménagiana, 3e édit., t. iii, p. 113)

À ce dizain Le Duchat ajoute le suivant, dont il n’indique pas la source :

Iean Favre av lectevr.

Ia n’est besoing, amy Lecteur, t’escrire
Par le menu le prouffit & plaisir