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tiers livre, t. ii, p. 111-113

nom de cet horloger, qui auoit nom Clarelé & s’eſtoit rendu fort conſiderable par ſon zele. »

Page 112, l. 14 : Comme les Farfadetz feirent de la præuoſte d’Orleans. On lit præuoſté dans l’édition de 1552, mais j’ai cru devoir me ranger à l’opinion de Burgaud des Marets et imprimer præuoſte. Louise de Mareau, femme de François de Saint-Mesmin prévôt d’Orléans, ayant été enterrée dans l’église des Cordeliers, ces religieux contrefirent les farfadets et prétendirent que l’âme de la prévote revenait les tourmenter dans leur couvent. Le 1er février 1533, ils commencèrent à conjurer cet esprit, et ce manège continua longtemps. La fourberie ayant été découverte, ils furent condamnés à être brûlés ; mais ils firent amende honorable et furent seulement bannis par arrêt du 18 février 1534. C’est ce qui fait qu’Henri Estienne, parlant dans son Apologie pour Hérodote (c. XXI, t. I, p. 520) de l’impunité des gens d’église, s’exprime ainsi : « Dequoy entr’autres teſmoignages nous en auons vn fort bon es cordeliers d’Orleans, aprés auoir vſé de l’horrible & execrable impoſture qui depuis par tous les coins du monde fut diulguee. » Il revient souvent sur cette affaire (c. XV, t. I, p. 286 ; c. XXIII, t. I, p. 546), mais se contente de la rappeler au lecteur : « eſtimant n’eſtre beſoin de luy en faire le recit, veu que ces hiſtoires ont eſté imprimées, & outre cela ſont en la bouche d’vn chacun. » (c. XXXIX, t. II, p. 247). En effet Sleidars les a racontées tout au long (liv. IX, année 1534). Voyez aussi Lottin, Recherches historiques sur Orléans, t. I, p. 381. L’histoire des farfadetz qui figure dans la bibliothèque Saint-Victor, est très probablement, dans l’intention de Rabelais, celle de cet événement.

Page 113, l. 29 : Trente mille charretées de Diables t’emportent. Ces imprécations assez fréquentes chez Rabelais ( « ie me donne à cent mille panerees de beaulx diables, » t. I, p. 218, etc.) ne sont point de son invention et s’employaient habituellement de son temps :