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70 COMMENTAIRE.

L. 15 : Creux ou Von pefche aux gardons. Le lac de Genève, où les gardons sont tort communs. Page 13, 1. 3 :

Leur propos fut du trou de faincl Patrice ^ De Gilbathar^ & de mille autres trous.

Ce passage a le plus grand rapport avec la strophe suivante de VEnigme de Melin de Sainft-Gelays :

L’Eucfquc print le thefmc de l’Epidrc Pour mieux ouurir reiitcndcmcnt à tous Et feill ferment que le fons de fa mitre Eftoit fi froid qu’il en auoit la toux. On luy fourra, puis il parla plus doulx Et dcuifa du trou de la fybillc, De faincl Patrice & de mille autres troux ; Mais i’ay vn peu la mémoire labile.

Il faut remarquer que le trou, c’est-à-dire le détroit, de Gilbathar^ est la même chose que le trou, ou, comme l’appelle ailleurs Rabelais, l’ejlroiâl de Sibyle (t. I, p. 125, 1. 10), ce qui rend la conformité beau- coup plus complète. Quant au trou de S. Patrice, il se trouvait « on Hybernie » (t. m, p. 138). On l’appe- lait souvent 7.e Purgatoire, ainsi que l’indique ce pas- sage de V Apologie pour Hérodote (t. Il, ch. XXXIX, p. 305, édit. de Le Duchat) : « Le purgatoire (le lieu duquel on nommoit le trou S. Patrice, & le vulgaire difoit le trou S. Patri). » Ce passage d’une antienne légende en prose indique bien ce qu’il faut entendre par ces diverses dénominations : « Mena noftre fires faint Patrice en vn lieu diuers & defert, & fî li monftra vne foffe ronde & ofcure dedans, & le dift que qui eutreroit ens vrais repentants… qu’il… verroit les tourmens des mauuais & les ioies des bons. » {Li purgatoire di Saint Patrice. Légende du Xlff" siècle, pu- bliée d’après un manuscrit de la bibliothèque de Reims. 1842. In-i6, p. 3)