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GARGANTUA, T. I, P. 13. 71

Ce nom de trou S. Patrice a parfois un sens libre :

On eft pirs qu’au trous faint Patris, FûuUando in calibiftris.

{Farce de frère Guillebert. Ane. Théât. franc., Bibl. el^évir, t. 1, p, 306)

L. 19 : Suruint Q. B. qui dope. Afin de donner au lecteur une idée des procédés d’interprétation employés par les commentateurs qui se piquent d’expliquer les allusions historiques contenues dans Les Fanfre- luches antidotéesj nous allons raconter sommairement comment l’un d’eux démontre, d’une façon, à son avis, tout à fait victorieuse, que les initiales Q. B. dé- signent Jean Hus, et un autre, avec non moins d’évi- dence, qu’elles se rapportent au chancelier Duprat.

M. La Croze écrit à Le Duchat, dans une lettre qui n’a été publiée qu’en 1741 : « Ce Q. B. est Jean Hus, dont le nom, écrit par ses lettres initiales, l. H., fait en grec… le nombre 18… Q. B. est le même nombre en latin. »

Éloi Johanneau n’admet pas cette interprétation : il explique Q. B. par qui boite ^ « jeu de mots digne de Rabelais, et sur le mot chancelier qui chancelle^ qui boite, qui clope, et sur celui qui l’étoit alors. En effet le chancelier Duprat… canetoit^ comme on dit. » Tout fier de sa découverte, Éloi Johanneau la commu- nique à Eusèbe Salverte, qui la confirme par cette preuve inattendue : « Oui, c’est Duprat,*regardez dans un miroir, en renversant le papier où vous aurez écrit les deux lettres q h, vous trouverez d p, initiales de dw /Jrat, tournées de gauche à droite et renversées. »

Que le lecteur ne s’effraie pas ! nous ne reviendrons point sur ce genre de commentaire ; mais nous tenions à donner, une fois pour toutes, un échantillon de la manière dont on interprétait les auteurs français à la fin du dernier siècle et même au commencement de celui-ci.