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Page:Rabelais marty-laveaux 04.djvu/86

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mouiler ? Jean Le Houx, lui, mouillait pour sécher :

Mouillons donc ; il faict bon ſecher,

dit-il dans un de ses vaux de vire (p. 104).

L. 10 : En ſec iamais l’ame ne habite. Axiome de saint Augustin (Questiones Veteris et Novi Testamenti, ex Veteri Testamento, Questio XXIII) : « Anima certè quia ſpiritus eſt, in ſicco habitare non poteſt. »

L. 15 : Ie laueroys voluntiers les tripes de ce veau que i’ay ce matin habillé. Habiller un veau, en terme de boucher, c’est l’écorcher, le vider, etc. Le veau que le buveur a habillé le matin, c’est lui-même, et ce sont ses tripes qu’il veut laver. On lit dans les Curiositez françoiſes d’Oudin : « C’eſt vn Boucher, il habille tous les iours vn veau. »

L. 21 : Boyre à ſi petit gué : c’eſt pour rompre ſon poictral. « Alluſion à ce que les Chevaux ſellez qu’on fait boire à une eau trop baſſe, courent riſque de rompre leur poitral à force de ſe gêner pour boire. » (Le Duchat)

L. 24 : Bouteille eſt fermee à bouchon, & flaccon à viz. Édit. antérieure à 1535, 1535 et 1537 : flac con. Ce jeu de mots, recueilli par Tabourot dans le chapitre de ses Bigarrures qui traite Des équivoques francois, a été répété souvent : « Ie vous auertis, doctes buueurs, que vous ayez des flacons (ils ſont bons vaiſſeaux fermant à vis). » (Moyen de parvenir, édit. Charpentier, p. 8). « Un flacon ſe ferme à vis par dehors, & vne femme ſe ferme à vis par dedans. » (Tabarin, édit. de la Bibl. elzév., t. I, p. 63)

L. 25 : Nos peres beurent bien & vuiderent les potz. D’après Rathery, c’est un vers d’une très vieille chanson. « Faiſons comme les ſergens, releuons mengerie, » dit Du Fail, dans un sens analogue (t. I, p. 109).

L. 26 : C’eſt bien chié, chanté. On trouve : « C’est bien chié ! » comme une sorte d’exclamation, dans la Farce de Jolyet (Anc. Th., franç, t. I, p. 56). Ici le buveur dit