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notice biographique sur rabelais

tembre 1545, François Ier accordait au tiers livre et, en même temps, aux deux livres précédents, à Gargantua et à Pantagruel, un privilège où l’auteur du roman est traité de la façon la plus flatteuse.

Le jugement et le supplice d’Étienne Dolet (exécuté le 3 août 1546) paraissent avoir effrayé Rabelais, quoiqu’on ne trouve aucune preuve qu’il ait été jamais menacé, ni même inquiété sérieusement. Mais il faisait profession de soutenir ses doctrines, jusqu’au feu exclusivement. La France ne lui paraissant pas assez sûre, il se réfugia à Metz, d’où il écrit au cardinal Du Bellay : « Si vous ne aués de moy pitié, ie ne sache que doibue faire, sinon en dernier desespoir, me asseruir a quelqun de par deça, auec dommage & perte euidente de mes estudes. » À Metz, il était médecin aux gages de la ville ; et nous avons cité des extraits de comptes où il est fait mention de lui et de ses services.

Il ne séjourna pas longtemps à Metz. Il ne resta jamais longtemps nulle part ; et cette passion d’errer semblait s’accroître chez lui avec les années. Au commencement de 1548, le cardinal Du Bellay, qui avait été renvoyé à Rome par Henri II, y fit venir Rabelais. Le 3 février 1549, naissait au château de Saint-Germain-en-Laye Louis, duc d’Orléans, second fils de Henri II et de Catherine de Médicis. (Cet enfant mourut en bas-âge) Dès que la nouvelle de sa naissance fut connue à Rome, Du Bellay célébra une grande fête dans son palais. Rien n’y manqua : tournoi, combat de taureaux, danses, souper. L’imprimeur Gryphe en publia la relation intitulée : La