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notes sur le lexique

notes, résultats de recherches partielles, d’hypothèses successives pour la nécessité du moment, se combattent et souvent se détruisent l’une l’autre.


La nécessité d’un glossaire pour les œuvres de Rabelais s’est manifestée de bonne heure, car c’est à lui-même qu’elle a d’abord apparu (Briesue declaration d’aucunes dictions plus obscures contenues on quatriesme liure).

Il faut remarquer que ce premier lexique de Rabelais se compose en grande partie de mots savants, nouveaux alors, courants aujourd’hui. La difficulté a changé de nature. Ce sont les mots populaires et locaux qu’il s’agirait d’expliquer.


Avant qu’Henri Estienne ait publié ses Dialogues du langage françois italianisé & autrement déguisé, Rabelais plaisante déjà sur le langage courtisan lanternois. Panurge promet d’en faire « vn beau petit dictionnaire, lequel ne durera gueres plus qu’vne paire de souliers neufz. »

Ce ne sont pas non plus les latinisateurs qu’il préconise. Il n’y a pas à insister sur ce point. Sa charmante critique de la langue de l’écolier limousin est un des morceaux les plus connus de son livre.

Quel est donc le langage qu’il adopte, qu’il recommande, dont il donne avec une verve intarissable des modèles si nombreux et si variés ?