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Page:Rabutin - Correspondance, t. 1, éd. Lalanne, 1858.djvu/23

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1666. — OCTOBRE

que je suis votre ancien ami et votre serviteur, mais parce qu’en aimant le roi comme vous faites, vous êtes bien aise d’obliger un homme en qui vous connoissez une extrême passion pour le service de Sa Majesté[1].

4. — Bussy au R. P., Dom Côme[2].
À Bussy, ce 29 octobre 1666.

Depuis que je suis en Bourgogne, j’ai toujours été si incommodé que je n’ai pu avoir l’honneur de vous écrire, mon R. P., mais en récompense j’ai bien songé à vous. Je ne l’eusse pas tant fait dans une parfaite santé, je vous l’avoue, quoique je vous eusse écrit davantage. Je vous demande pardon, mon R. P., si je donne à votre souvenir un si mauvais temps que celui de mes tribulations. Je vous traite en cette rencontre comme Dieu même qui, comme vous savez, trouve moins de plaisir dans le cœur des gens heureux que dans celui des misérables. Je suis assuré que nous ne serons pas brouillés vous et moi pour cela. Soyez aussi persuadé, mon R. P., qu’en quelque temps que vous me fassiez l’honneur de vous souvenir de moi, je vous en serai infiniment obligé et que personne n’a plus d’estime et d’amitié pour vous que, etc.

  1. On a vu dans les Mémoires (t.  II, p. 262) que Bussy, prisonnier à la Bastille, avait été forcé de vendre sa charge de mestre de camp général de la cavalerie légère.
  2. Côme Roger, général des Feuillants, fut nommé évêque de Lombès en 1672. Il était, quand Bussy lui écrivit, le confesseur de madame de Montglas.