Et nous mene à nos derniers jours ;
L’on a beau faire des prieres,
Les ans non plus que les rivieres
Jamais ne rebroussent leur cours.
Le printemps vétu de verdure
Chassera bien-tost la froidure,
La mer a son flux et reflux ;
Mais depuis que nostre jeunesse
Quitte la place à la vieillesse,
Le temps ne la ramene plus.
Les loix de la mort sont fatales
Aussi bien aux maisons royales
Qu’aux taudis couvers de roseaux.
Tous nos jours sont sujets aux Parques ;
Ceux des bergers et des monarques
Sont coupez des mesmes ciseaux.
Leurs rigueurs, par qui tout s’efface,
Ravissent en bien peu d’espace
Ce qu’on a de mieux établi,
Et bien-tost nous meneront boire
Au-delà de la rive noire
Dans les eaux du fleuve d’oubly1.
Ode.
Bussy, notre printemps s’en va presque expiré,
Il est temps de joüir du repos asseuré
Où l’âge nous convie :
1. Cette ode et un peu la fin de la précédente offrent quel-