Page:Racan Tome I.djvu/386

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À ARTENICE1.
Il luy demande pardon de la hardiesse qu’il prend de luy tesmoigner
son affection
.
Lettre V.

Ne craignez point de voir cette lettre, vous n’y lirez autre chose que ce que vous lisez tous les jours dans mon visage. Vos yeux sont trop beaux et trop clairs pour n’y point cognoistre ce que j’ay dans le cœur ; et le mal que j’endure pour vous est trop violent pour se contenir davantage dans les bornes du respect que je vous dois. Souffrez doncques, madame, que je m’en plaigne à vous-mesme, puisque c’est de vous-mesme de qui j’en puis espérer le remède ; et si la hardiesse que je prends est trop grande, ne cherchez point d’autres armes que celles de l’amour pour en faire la vengeance.


À ARTENICE.
Il la remercie de luy avoir escrit, se plaint du desplaisir qu’il a de ne pouvoir converser avecque elle que par lettre, lui remontre que l’intérest de ses affaires ne mérite pas de la retenir à la campagne, et prend sujet de railler les compagnies des champs.
Lettre VI.

Madame,

Je voudrois vous pouvoir exprimer le conten-


1. Madame de Thermes.