Page:Rachilde - L’Hôtel du grand veneur, 1922.djvu/165

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

— Si vous en reveniez à votre roman, l’homme des forêts ? murmura Lionnelle, sachant le danger passé et n’ayant peut-être pas pleuré du tout.

— Tiens, c’est ma foi vrai… on se racontait des histoires. J’en étais à… Écoutez donc, la lionne, si vous voulez que je reste tranquille, ne me chavirez plus comme ça dans le parfum, parce que le vin qu’on boit par la vue et le nez vous saoule beaucoup mieux que celui que l’on respire dans un verre. Je suis pris. Je me rends. Ne recommencez pas.

Il jeta la caille qui lui était servie au superbe chat de Siam, rôdant sous la table, puis il continua d’une voix sourde :

— J’ai passé la Seine à la nage, un soir, revenant des bois d’en face, poursuivi par les gendarmes. J’étais un peu plus mouillé que par… l’averse de tout à l’heure, oui. J’ai demandé l’hospitalité chez la mère Fonteau, votre voisine, sans connaître sa maison… pas plus que je ne connais la vôtre, et j’y suis resté, parce que, de tous les pièges tendus aux bêtes, c’est bien encore l’amour le plus fort. Voilà, j’ai fini.

— L’amour, chez la mère Fonteau !