Page:Rachilde - L’Hôtel du grand veneur, 1922.djvu/204

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quer de vous livrer corps et biens à un héros de grands chemins ? Réfléchissez ! Je me meurs d’amour pour vous, je me consume à vos pieds. Il est vrai que je suis un enfant, mais je peux valoir un homme de ce genre-là. Je ferai tout ce qu’il vous plaira. Je tuerai, au besoin !… Ah ! non, c’est à en pleurer. Je suis humilié pour vous, ma chère Lion… Réfléchissez aux parasites, vous tellement dégoûtée de tout ce qui n’est pas propre, absolument élégant…

— Ah ! s’écria Lionnelle, agacée, je connais des parasites autrement dangereux !

— Tu veux parler de Moriel et de Jousselin ? dit Stephen candidement, en baissant la voix. Tu as raison… mais tu as toujours eu peur de rester seule avec moi. Charlotte ! ordonna-t-il plus haut, joignez-vous à moi pour retenir ici Mme la duchesse.

Charlotte obéit et eut un air des plus méprisants.

— Ça ne servira de rien. Madame est chipée. Y en manque pourtant pas de jolis garçons dans son monde… comme vous voilà, vous, monsieur Stephen. Ce braconnier de malheur ! Ah ! si j’avais voulu, le jour où il m’a décoiffée parce que je défendais madame.