Page:Rachilde - L’Hôtel du grand veneur, 1922.djvu/220

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Ida détourna le front, les larmes prêtes à couler de la fontaine de son regard noyé.

— Oh ! oui, je sais ce que c’est, Simon. Je ne sais même bien que ça !

Il continua, sans s’apercevoir de sa personnelle cruauté :

— Il te va falloir jouer au plus fin avec cette peste de Charlotte. Elle ne veut plus revoir Charlotte. Elle entend que tu la suives à Paris. C’est un grand honneur pour toi et ta fortune est faite si tu te conduis bien. Le chauffeur s’entendrait-il avec toi, lui ? Quel homme que c’est pour garder un secret ?

— Tout ce qu’il y a de mieux, fit Ida, dont la douce philosophie passionnelle reparut. Il m’a même donné cent sous la semaine dernière. C’est un garçon très convenable, respectant les patrons.

— Bon ! Il faut l’attirer par ici, sur la route du haut avec sa voiture et tout ce qu’il pourra trouver pour habiller une femme. Je vais lui confier sa maîtresse parce que c’est rue de Rome qu’elle veut aller sans attendre la fin de la saison. Et qu’il se taise, hein, ou je l’écrase !

— Comment ? Elle ne veut pas rester ici ? Elle est fâchée avec toi ? Une si bonne créature,