Page:Rachilde - L’heure sexuelle, 1900.djvu/159

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ser de dîner au restaurant parce que j’avais l’appétit d’huîtres entrevues chez un marchand, de mets bizarres et follement épicés, aussi de sauternes doux.

Je suis revenu avec la tendresse d’un mari préparant une seconde surprise, restauratrice puisque restaurant à la mode.

Je faisais déjà la carte en imagination grossière littérature), et je sonne.

La servante, un peu effarée :

— Oh ! Monsieur !…

— Quoi ? La comtesse Fashi est encore là ?

— Non, c’est… (elle hésite), c’est Madame Noisey.

Ainsi, cette horreur de Julia est revenue (comme moi… nous sommes si vicieux !) pour torturer cette charmante créature… Toi, ma petite, je vais te régler ton compte, et je me décide brusquement.

— Annoncez-moi tout de suite.

— Pas possible, Madame ne veut pas qu’on la dérange. Elle me gronderait. J’ai entendu qu’elle pleurait dans le salon.

Je me jette comme un fou dans le salon où l’on pleure.