Page:Rachilde - L’heure sexuelle, 1900.djvu/242

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conde d’abandon, mais c’est réellement de l’abandon féminin.

J’ai envie de rire.

Est-ce qu’elle serait flattée d’avoir un fils noceur ?

Ou d’être, simplement, au bras d’un Monsieur bien ?

Pauvre petite tante ! Ne les écoute pas, dis ; je suis venu parce que je te pensais seule de ton espèce, ici, mais je m’aperçois qu’elles te ressemblent toutes… et Dieu m’est témoin qu’à l’heure sexuelle ou à l’heure de la mort, le mâle est toujours le roi.

Bonsoir. J’en ai assez.

Je te lâche, petite tante, pour courir après une fille, et je t’entends, souffle dernier de la dévote, au fond de ton cercueil :

— Va ! Va ! Tu seras toujours un mauvais garçon du diable !

— Oui, ma tante… et ce n’est pas absolument de ma faute.

Je rentre.

Ma journée gâchée.

Pas possible d’aller chercher des soieries jaunes, ni de louer les deux chambres séance tenante.