Page:Rachilde - L’heure sexuelle, 1900.djvu/42

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à-dire dans le plus grand désordre voulu, je m’échappe par les portes dérobées. Je fuis Thilde pour Lia et Lia pour Thilde.

Si elles savaient bien, elles me plaindraient, car, grâce à leurs bontés, je ne suis pas heureux.

Je suis un pauvre homme.

Ce sont de pauvres femmes.

Je cherche toujours, dans les sous-sols, un bijou que j’ai perdu et qui leur appartient peut-être. Je cherche… Je vais apprendre à les aimer mieux le long des rêves qu’elles ne m’inspirent pas.

La vie banale ne va pas comme on veut.

Ce soir louche du vingt et un février, il y a huit jours, je suis entré dans le palais de mon fleuriste, boulevard Saint-Germain. Je lui ai commandé des roses roses pour Thilde et aussi des roses rouges pour Lia. (Je pense qu’on fera quelque échange, un soir d’encombrement, et j’ai la précaution de ne pas insinuer de notes explicatives. Leur adresse, ma carte, cela suffit. Mon fleuriste est intelligent, discret, il aiguille habilement ces trains de parfums.)

Les commandes inscrites, je suis demeu-