Page:Rachilde - La Marquise de Sade, 1887.djvu/84

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et ne faites plus admirer ces obscénités à votre régiment… Songez à votre petite fille qui couche, dit-on, dans un lit dont le seul souvenir me comble de terreur… Un bon mouvement : gardez le nécessaire et enlevez le reste !

Ce fut au tour du colonel de s’extasier. « Quel dragon, cette vieille créature ! » Il se contenta de friser sa moustache d’un air narquois. Mademoiselle Parnier poussa un soupir.

— Tous les mêmes !… fit-elle désespérée.

Le colonel, cherchant à se donner une contenance, examinait les murs.

— Ah !… c’est trop fort ! s’écria-t-il tout d’un coup, car en effet c’était trop fort ; il tenait le secret des taches du papier Directoire… la dévote avait eu la patience de coller sur toutes les… nudités mythologiques… des pains à cacheter.

Brusquement, il se leva, esquissa de nouveau un salut mais à la hussarde, cette fois, et se sauva, poursuivi par la vision de ces pains à cacheter pudibonds !…

À partir de cette visite, la glace fut rompue. La dernière des de Cernogand descendit de son Olympe au rez-de-chaussée, elle prit en pitié ces pauvres hussards, si vagabonds, et pensa tout de suite à leur inculquer ses effrayants principes.

Le ménage Barbe se sentit envelopper peu à peu d’un filet aux mailles inextricables : d’abord Estelle dut tordre le cou à un coq élevé dans une cage en compagnie de trois poules pondeuses. De sa galerie