Toi, tu me diras ce qui l’amuse ? Ce sera notre jeu d’aujourd’hui.
lui (boudeur) : Je veux bien.
elle : J’ai commencé, à ton tour.
lui (soupirant) : Moi, je reste souvent planté devant une vitre de ma fenêtre en pensant à toi, qui ne le mérites guère, puis j’ai envie de passer mon ongle le long du verre pour le faire grincer, et rien que de songer à ça ma bouche se remplit de salive. Il faut que je fasse grincer mon ongle, c’est plus fort que moi, il le faut ! Les vitres attirent mes ongles. (Il crache.)
elle : Tu me dis là ce qui te fait de la peine. Je t’ai demandé ce qui te faisait plaisir.
lui : Mais non, c’est un plaisir ! Je t’assure. Toi, tu me racontes bien que pleurer sur le Bon Dieu, ça t’amuse !
elle : Oh ! j’ai des peines encore plus jolies, va ! Quand je me lave, je presse mon éponge au-dessus de ma nuque et je laisse couler tout doucement des gouttes. Elles roulent