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Page:Rachilde - Le Démon de l’absurde, 1894.djvu/72

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la prostituée (soutenant le maudit qui chancelle) : Parlons peu, parlons bien ; tu nous as promis des bijoux extraordinaires : où sont-ils ?

le maudit (étendant le bras d’un geste raide, et désignant le tabernacle) : Ils sont là.

le juif (hochant le front) : Il est entendu que vous irez les chercher tout seul…

la prostituée : Tout seul, puisque l’idée vient de lui. Moi, je n’aurais jamais songé à une pareille farce.

le juif (railleur) : Moi non plus, c’est une idée géniale, et si simple !

le maudit (torturé) : Alors, si c’est si simple, allez-y.

le juif (sortant de dessous son manteau une balance, des poids, une pince de fer) : Prêteur, acheteur, soit. Voleur, non ! je viens surtout pour complaire à Madame.

un écho : Dame !

la prostituée (furieuse) : Mon amant serait-il un capon !