Page:Rachilde - Le Parc du mystère, 1923.djvu/217

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respectable d’amis et de jeunes confrères qui sont aujourd’hui, les plus grands noms de la littérature française, un peu grâce au « Mercure de France » et beaucoup à cause de leur génie.

Un mardi, je vis venir une singulière personne, d’allures étrangères, qui se présenta toute seule, avec l’aplomb de la véritable « snobinette, » une créature ni vieille ni jeune, étincelante et bizarre comme un bijou de Lalique. Arrivée de bonne heure, elle me déclara, confidentiellement, qu’elle désirait me demander une explication au sujet de certain livre de moi qu’elle aimait, qu’elle croyait avoir compris mais qui lui faisait l’effet d’un stupéfiant : « J’espère, lui dis-je, sans aucune bienveillance, ni pour elle ni pour le livre, que cela ne vous sert tout de même pas de soporifique ! »

Cette femme, une Allemande ou une Américaine (on n’a jamais su sa véritable nationalité) parlait en se trompant souvent dans l’acception des mots et elle allait, cependant, vers les