Page:Rachilde - Le Parc du mystère, 1923.djvu/37

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sophismes. Je ne suis qu’une animale, une bête qui a surtout soif d’air libre. Je peux aller dans vos salons mais je ne comprends pas que les tapis imitent l’herbe ! À qui ferez-vous tondre ça ? À quels moutons de Panurge ?

« Le parc du mystère ». Je vois ça d’ici. Venez avec moi, je vais essayer de vous le montrer. De belles allées rectilignes (quelque chose comme les salons du boulevard Haussmann) et de chaque côté, pas un arbre ne dépasse l’autre, de grands cyprès élégants comme des messieurs en habit noir, du sable, un sable échappé du fameux sablier d’argent de la légende, éblouissant, doux sous le pied, telle une sandaraque pour bureaucratie religieuse, amortissant les pas et surtout ne permettant pas la cruelle impatience ni la flânerie pour la seule curiosité (je crois que cette flânerie-là s’appelle : le suicide). Dans une perspective infinie et s’amincissant en colonne de marbre, la route du ciel !… Vous qui faites du cent à