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Page:Rachilde - Les Hors nature, 1897.djvu/189

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fet. Une moustache de matou, c’est assommant ! Oui, je la lui ai violée, sa parente de province ! Excellente farce ! Le tuerai demain ! Oh ! très chic ! Le plus grave, c’est que je ne retrouve plus le camée de ma dalmatique. M’a mordu, cette chatte enragée… là, au cou ! Je suis le dernier des misérables, et ce que c’est drôle !… Où sont les petites souris ?… Est-ce qu’elles ont bu tout le champagne ? (Découvrant un pied chaussé de satin sous le manteau de Reutler, il le tira.) Hein ? encore un serpent ?… moi, les serpents, ça m’excite…

Reutler n’eut que le temps de réveiller l’enfant, en lui soufflant sur les yeux, et de la lancer dehors, tout étourdie.

Paul ne comprenait plus rien à rien. Mais lorsque Reutler voulut refermer la porte, quelqu’un s’interposa.

— Pardon, cher Monsieur, dit un habit noir discrètement constellé d’une minuscule pléiade, je cherche un diadème byzantin… Permettez-moi ! Ils se font si rares… de nos jours ! Une couronne surmontée d’une croix grecque ? Vous permettez ?… je suis très certain de ce que j’avance.

Stani s’effilait les moustaches de son geste doux, un peu fat. Reutler eut la fièvre, et barra le passage.

— Plus bas ! Monsieur, plus bas ou… sortons.

Stani regarda de côté, se dressa :

— Eh ! la voilà bien, cette belle impératrice, continua-t-il, et le diadème de travers ! Je vous en prie, cher Monsieur, laissez-moi donc passer. Je n’ai jamais pu voir chanceler une couronne sans