Page:Rachilde - Les Hors nature, 1897.djvu/376

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toi… tiens, regarde, dans quel état elle me le rend…

— La gueuse ! gémit le pauvre simple penché sur son enfant.

— Écoute ! murmura Reutler. Il faut qu’ils ne se revoient plus. Emporte-le là haut, dans l’observatoire ; referme la trappe au verrou. Mets auprès de lui tout ce qui pourra l’amuser, et dis-lui qu’il dorme ou qu’il se grise… j’irai le voir dès que je serai… libre. Seulement, il y a cette femme… Ah ! Jorgon, depuis longtemps, il aurait fallu l’enfermer dans une tour… loin de toutes les femmes !…

Jorgon, respectueusement, reçut le dépôt sacré, ce corps tout enveloppé de soie, merveilleux et léger comme celui d’une jeune morte.

Reutler monta par la galerie extérieure, cherchant sa fiancée.

La chambre de Marie était déserte. Il n’y trouva plus qu’un lit en désordre, un violent parfum de musc, car la petite servante pervertie aimait cette odeur.

Il s’en alla, écœuré, marchant sur des plumes de paon. Il appela, au seuil de chaque chambre, le long de tous les corridors. Marie avait disparu.

Jorgon, revenu de sa mission, croisa son maître, tout anxieux.

— Monsieur, grommela-t-il enfin, ce n’est pas croyable… pourtant je dois dire ce que j’ai vu. (Il baissa le ton.) J’ai vu passer sur la dernière terrasse de Rocheuse la nourrice de Monsieur Paul-Éric.

— Autre désastre, songea Reutler, voici ce vieux qui divague…