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Page:Rachilde - Les Hors nature, 1897.djvu/96

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crois surtout qu’il ne faut pas que tu deviennes mon ennemi ! (Il suffoquait.) Si cela t’amuse de nous ruiner, n’hésite pas ! Je travaillerai pour te réédifier une autre fortune. J’ai, dans mes tiroirs, quelques vieilles paperasses qui se peuvent muer en métal. Si trente mille francs sont un sourire de plus, au cours de ta vie, disons tout de suite soixante mille et qu’il y ait deux sourires. Mon Dieu, j’étouffe ! Avant de t’en aller, rends-moi le service d’éteindre ce feu ; je ne suis pas habitué à me chauffer, tu le sais, cela me trouble.

Paul dispersa les tisons, de l’extrémité de sa botte. Il se fit un peu de fumée.

— Toujours admirable, ce cher aîné ! Toujours le dévouement, l’exemple, l’homme-grammaire. Travailler pour moi, c’est délicieux ! Ce que j’ai la démangeaison de m’engager à la seule fin de voir ta mine !

— Tu es libre.

— Sacredieu, non, je ne suis pas libre ! gronda Paul écrasant brutalement des braises sous son pied. Tu m’as, depuis longtemps, fait prisonnier de ta grandeur d’âme ! Tiens ! Ne discutons plus, ça se gâterait. Bonsoir.


VI

En descendant quatre à quatre l’escalier de leur hôtel, Paul-Éric de Fertzen semblait bouleversé., Il remonta dans son coupé tout pâle. Jorgon, tenant